Promenade familiale à travers le bocage de Wéris: les mégalithes

Le dolmen de Wéris

Brève description de la promenade

Cet itinéraire propose un voyage dans le temps de 5.000 ans, à la rencontre des célèbres dolmens et menhirs érigés sur la Calestienne par les agriculteurs du néolithique.

Un peu d’explications

D’abord le sous-sol

Le village de Wéris se situe géologiquement sur la Calestienne (bande calcaire qui longe au sud la dépression Fagne-Famenne de la région liégeoise à Chimay). Le calcaire est une roche sédimentaire réactionnelle à l’acide (le vinaigre par exemple). Cette roche s’est formée par pressions élevées, à partir de sédiments de coquillages et de coraux accumulés au fond des océans.  Si elle avait subit une augmentation de température et des pressions plus élevées cette roche serait métamorphique et s’appellerait du marbre. Au sud, la bande calcaire forme un plateau étroit.
Chose curieuse,  uniquement sur cette bande,s’élèvent tous les monuments mégalithiques, comme si elle avait servi de frontière à un peuple dont les monuments constitueraient autant de bornes.

L’axe principal des alignements mégalithiques de Wéris, celui qui relie les deux dolmens.

Les monuments mégalithiques de Wéris tirent leur originalité de plusieurs facteurs, notamment le matériau. Ils sont tous construits en poudingue de Wéris (région qui a donné son nom à cette roche). Il s’agit de blocs d’une autre roche sédimentaire formée, elle, par agglomération de galets ronds liés par un ciment naturel siliceux. Le nom poudingue résulte de la ressemblance avec le célèbre pudding anglais, les éléments ronds rappelant les raisins.

Le dolmen de Wéris

Après 1 km, à un carrefour, on trouve d’abord le dolmen de Wéris , datant du néolithique final (vers 3.000 av. J.-C.). Dolmen vient des termes bretons dol et men, ce qui signifie “table de pierre”. C’était une tombe collective, mais également un lieu de culte. A l’origine, il était recouvert d’un tumulus (tertre de terre). Découvert au XIXe siècle, il a été fouillé à de nombreuses reprises. Monument classé, il appartient à la Région wallonne. Devant le dolmen, on aperçoit plusieurs menhirs, blocs allongés fichés dans le sol (des termes bretons men et hir, “pierre longue”).

Le menhir Danthine

Après avoir parcouru, à travers champs, le Chemin des Romains, on arrive à la grand-route N 841 reliant Erezée à Barvaux . Sur la gauche le Menhir Danthine , découvert  en 1947 se dresse le long de la route. Celui-ci n’est pas à sa place initiale, il a été déplacé en 1947 mais il reste tout de même dans l’axe duquel il avait été placé originellement.

Des arbres penchés

Avant de traverser, observez le port (aspect général donné par les branches) des arbres longeant cette route. On peut deviner d’où vient généralement le vent. De part son action régulière venant du sud-ouest, il en impose aux branches sa direction.

Le dolmen d’Oppagne

Un peu plus haut, on arrive au dolmen d’Oppagne, entouré de quatre chênes. Il est de plan semblable à l’autre dolmen (type allée couverte). Différence principale : celui-ci est enfoui dans une tranchée. Il s’agit d’une tombe collective, faite d’au moins 16 blocs de poudingue. Le monument est fermé par une dalle dressée qui a été percée d’un trou, taillée en U renversé par où l’on introduisait les corps. A proximité, un groupe de 5 menhirs, dont 4 ont été redressés à leur emplacement d’origine.

La pierre poudingue de Wéris

Cette pierre si caractéristique de la région a été utilisée par les peuplades néolithiques pour édifier dolmens et menhirs, déplaçant les blocs, en les faisant rouler sur des rondins, sur plusieurs centaines de mètres.

L’utilisation du poudingue de Wéris au cours du temps

L’industrie  a également utilisé le poudingue de Wéris de 1866 jusqu’à la guerre 1914-1918. Les grosses pierres étaient taillées en grands blocs rectangulaires ou en demi-cercle (il en reste encore l’un ou l’autre sur place). Elles étaient chargées sur des chariots spéciaux, tirés par dix ou quatorze chevaux, qui les amenaient à la gare de Barvaux. De là, le train les descendait vers Liège, où elles étaient utilisées principalement pour la construction des sols des hauts-fourneaux et des fours (le poudingue résiste en effet très bien à la chaleur). Des pierres prirent aussi la direction de la Lorraine. Pourtant cette pierre se travaille très mal et c’est sans doute pour ce caractère que nous devons la conservation des monuments. Ils n’ont jamais servi à recharger les chemins comme leurs homologues en grès ou en calcaire. Cette roche existe en bancs redressés verticalement tout le long de la crête qui domine Wéris à l’est.

Infos pratiques

Départ : Wéris (place Arsène Soreil)
Balise: croix jaune 1
Distance : 5 Km
Durée approximative : 1 h 40
Difficulté : facile-promenade accessible aux mobilités réduites
Caractéristiques :  campagne – bocages

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