Brève description
Cette promenade au sein de l’ancienne commune de Heyd vous fera parcourir un réseau de haies dont l’utilité souvent oubliée montre à quel point elles sont incontournables dans un paysage d’agriculture et d’élevage.
Un peu d’explications
Peu après avoir quitté la route qui descend vers le charmant petit village de Fanzel, arrêtez-vous pour regarder les myrtilliers à gauche et à droite, dont les fruits, à maturité dès l’été, sont riches en vitamines C et D. Les fraisiers des bois aiment surtout les sols calcaires et sont ici bien présents (la floraison commence en mars), car nous nous trouvons en lisière de la Calestienne, bande calcaire qu’emprunte la suite de la promenade.
Petite histoire de la forêt
La forêt ardennaise, terre de passage, a vu au Moyen Âge son développement stoppé net par les invasions barbares, le pays se repliant sur lui-même.Elle devient alors si sombre, si mystérieuse et effrayante qu’on ne s’y risque plus. Mais, contrainte par le manque de moyens, l’Eglise va devenir l’ennemi de la forêt en la déboisant pour les terres de culture, édifiant avec les arbres abattus… En quelques siècles l’immense forêt ardennaise se trouve ainsi morcelée. Jusqu’au jour où ses usagers commencent à se plaindre, amenant ainsi l’agriculture à progresser : les paysans se voient obligés de mieux cultiver les terres anciennes. Les dégâts vont continuer jusqu’au XIXe siècle où l’on assiste à une prise de conscience générale : il faut reboiser l’Ardenne mutilée.
Des arguments scientifiques sont invoqués, comme l’influence des forêts sur les cours d’eau. En effet, des pentes insuffisamment couvertes par la végétation sont balayées par les fortes pluies qui détruisent tout sur leur passage. De plus, les nappes d’eau souterraines ne sont plus alimentées et le sol se dessèche …
L’utilité des haies
Dès la sortie du bois, le paysage s’ouvre petit à petit et se découpe en un réseau de haies si utiles pour l’équilibre écologique. Elles jouent notamment le rôle d’épuration des eaux par absorption des polluants, nitrates et phosphates. Elles limitent l’érosion des sols en freinant le ruissellement des eaux et en favorisant leur infiltration, et donc luttent contre les inondations et enfin elles modèrent la sécheresse en coupant l’action du vent (le climat du bocage étant découpé en une multitude de microclimats). En plus, elles limitent aussi la propagation des maladies dans les cultures et le bétail en leur faisant rempart. Elles préservent la biodiversité en abritant de nombreuses espèces végétales et animales telles que le lièvre, le hérisson et la linotte mélodieuse.
Observez les oiseaux
La notoriété de la Linotte s’arrête à son seul nom… Peu de gens connaissent l’aspect de ce Fringillidé couleur terre, très mimétique sur le sol où il passe le plus clair de son temps à la recherche de sa nourriture. A une première ponte fin avril, succède une seconde au cours du mois de juin. C’est au cours de cette période que le qualificatif de tête de linotte trouve sans doute son origine : le constructeur insouciant dissimule parfois si mal son nid qu’un prédateur ou un observateur indiscret provoque la destruction ou l’abandon de la nichée.
La floraison de ces haies, généralement composées d’aubépine (épine blanche), se produit d’avril à mai. Pour le prunellier (épine noire), les fleurs apparaissent avant les feuilles. Le fruit entre dans la composition de la prunelle, un alcool de genièvre très apprécié dans les villages voisins. Mais attention consommation modérée oblige !
Le Merisier, distribué aux quatre coins du monde par les oiseaux bien avant l’intervention de l’homme, procure sans aucun doute par son fruit (la merise) une nourriture considérable aux espèces animales ici présentes mais bien éphémère. Par contre, l’églantier (Cynorrhodon ou encore poils à gratter) offre ses fruits jusqu’à la sortie de l’hiver. Un poirier sauvage s’y trouve même : on le reconnaît aisément avec ses petites poires si on y passe entre juin et septembre. Celui-ci ne s’installe naturellement que dans des biotopes extrêmes.
Le long de ces haies, par temps dégagé, la vue est imprenable : on peut apercevoir le Sart-Tilman, les fumées de la centrale de Tihange, mais surtout les alentours, avec Izier et sa tour médiévale ou encore Herbet et ses grandes étendues cultivées.
Infos pratiques
Départ : Heyd (Col du Rideux)
Balise: losange vert
Distance : 4,5 Km
Durée approximative : 1 h 30
Difficulté : moyenne
Caractéristiques : forêt – bocages – points de vue remarquables
Si le fichier s’ouvre directement dans le navigateur :
- sur ordinateur, clic droit + Enregistrer la cible du lien sous.
- sur téléphone, appui long + Télécharger le lien